Autriche à Vélo

C’est après 8h de conduite que nous nous retrouvons dans l’hôtel Gstör, qui est entouré par de belles vignes et quelques monts. Une église est en contrebas laissant entrevoir sa flèche à plusieurs mètres de haut. L’heure du repas arrive vite, l’ambiance autour des tables est paisible et l’heure des présentations est officielle. Certains se connaissent déjà, d’autres font connaissance. Chacun raconte ce qu’il fait dans la vie, les questions fusent, et les sourires s’échangent. L’énergie qui se dégage du groupe est super. Après un bon repas englouti , on paye (avec plus ou moins de rapidité…) et direction nos chambres respectives. Demain réveil à 7h30, départ prévu à 9h environ. Une grosse journée s’annonce. 120kms et 4000 de D+.
7h30, la salle de l’hôtel est quasiment vide, le Triathl’Aix prend les tables dehors et déjeune avec appétit. Il faut prendre des forces. Malheureusement quelques gouttes font leur apparition, la météo ne sera pas clémente mais il faut quand même y aller.
9h32 : départ.
La ville est bien réveillée, pas mal de voitures nous dépassent sur les premiers kilomètres. Un papy a même deux roues crevées, tout le monde est au courant sauf lui apparemment. Après quelques minutes de roulage, nous prenons un chemin de traverse un peu typé Gravel le long d’un cours d’eau déchaîné. Les nuages sont persistants et nous observent. Les kilomètres défilent et la première difficulté arrive. Presque 1500 de D+ d’une traite à avaler. Le froid s’installe petit à petit. La brume nous cache doucement la vue. Doucement mais sûrement , tout le monde arrive au sommet. Certains rentrent dans le minibus pour se réchauffer. Tous les sens sont aux aguets et le froid nous tétanise dans la descente de ce premier col. La descente est tout de même belle. Des congères de neige se montrent lorsque la brume s’affaiblit. Rien qu’à leur vue, nous tremblons davantage !
Un point de chute dans un restaurant à la fin de la descente nous permet de nous réchauffer. Des plaids nous sont prêtés, apparemment c’est visible : nous avons froid..
Après un bon ravitaillement, nous décidons , pour certains de descendre directement à l’hôtel, pour d’autres de tenter la montée du deuxième col qui mène au glacier. Je vous raconte alors cette montée, qui s’est fait silencieusement, dans l’effort, dans la gestion. Chacun a son rythme, nous sommes 5 à pousser les pédales. Tant bien que mal, nous arrivons à avancer. Le soleil nous réchauffe dans cette côte ! Le moral remonte, ça fait du bien. Et ça nous permet d’oublier un peu la souffrance dans les jambes. Après de longues minutes, le sommet pointe le bout de son nez dans un brouillard épais. Une photo et on redescend, on se gèle de nouveau mais quand même moins que ce matin. 30kms de descente et de faux plats descendants nous attendent. Trop bien. Les paysages défilent, les arbres et les vallées se dévoilent sous nos yeux. Quelle beauté. Nous arrivons à l’hôtel , une douche, un bon repas, et un bon dodo récupérateur.
Vivement demain.
8h45, nous sommes sur nos selles. Je ne pense pas que tout le monde est au courant de ce qui nous attend. La journée s’annonce belle, le soleil nous suivra quasiment toute la journée. Le premier col démarre rapidement, un « Ventoux autrichien » , 20kms et 1500 de D+. Tout le monde passe sans trop de difficulté, nous sommes frais comme des gardons ! Ce col dans les jambes direction Innsbruck pour une petite boucle supplémentaire mais extrêmement raide. Un passage entre 25% et 30% à raison de presque tout le groupe , sauf Christophe ! Les pourcentages sont affolants , autant que la beauté des paysages. L’effort est difficile , la récompense des points de vue sont en sont la récompense ! À midi , nous décidons de nous arrêter faire un stop pour manger. Le service est très long, on perd pas mal de temps mais ça permet de recharger les batteries. Il nous faudra du courage pour faire les 50kms de plat suivants. Deux groupes se forment pour prendre des relais. On veut finir rapidement pour arriver au dernier col. 12kms et 1200 de D+. Des passages encore très raides nous font mal. Les décors sont à couper le souffle. D’ailleurs, nous entendons uniquement notre souffle et le pneu qui roule sur l’asphalte. Ce col fut raide, très raide, trop raide. Mais nous l’avons fait ! Une mini pause Coca-Cola à 1km du sommet pour reprendre des forces car l’hypoglycémie n’était pas loin. La vue, encore une fois, valait l’effort. La descente se passe bien et vite. Nous arrivons à l’hôtel un peu rincé mais heureux. L’ambiance du repas est bonne, quelques vannes sont lancées. La soirée ne sera pas longue , la fatigue nous attaque de plein fouet.
Vivement demain..
09h09. Départ pour une nouvelle journée.
Le temps est clair, il fait beau et bon, la chaleur s’annonce forte pour la journée ! Le départ est donné dans une côte directement à la sortie de l’hôtel. La mise en jambe se fait rapidement mais la fatigue se fait ressentir, elle aussi, rapidement. Les kilomètres défilent lentement mais sûrement. Un bout droit de quelques kilomètres à la fin de la bosse nous attend , mais nous sommes nombreux et la distance passe plutôt rapidement. Les paysages qui s’offrent à nous sont encore somptueux. Des montagnes à perte de vue , de la verdure et la rigueur autrichienne. Les morceaux de bois sont posés et attendent l’hiver prochain proches des maisons. Ils sont entreposés à la perfection, pas un morceau plus loin que l’autre. Tout est parfait. La journée se passe bien. Une pause déjeuner dans de l’herbe à l’ombre nous requinque. Et c’est parti, une descente et encore un col qui nous attend. On se fait écraser par la chaleur et la pente. Certains semblent frais d’autres moins mais la plupart d’entre nous poussent l’effort jusqu’au sommet ! Un autocollant sera la récompense de l’effort. La classe. La journée fut belle, et elle se termine sur un point final au restaurant. L’ambiance est encore super, même si nous transpirons encore quelques litres. La France joue contre l’Espagne au foot ce soir, elle perd. 3 anonymes boivent du Shnaps… ils n’ont pas peur de la journée de demain ! Après ça, il faut juste dormir pour reprendre des forces et vous savez quoi … ? et bien : Vivement demain.
175kms – 3500 D+ voilà l’entrée , le plat et le dessert du jour. Ça tombe bien, nous avons faim !
Les montagnes nous entourent encore dès le départ. Toujours aussi fascinantes, toujours aussi puissantes. Les premiers kilomètres se passent bien. Première difficulté du jour : le col de Grossblockner. Une très longue montée de 20kms pour 1700 de dénivelé positif. De quoi se chauffer les cuisses jusqu’au premier sommet ! Tout le monde passe par la, la souffrance et la lassitude de cette vitesse basse (peut-être) sont communes à tous les cyclistes du groupe. Nous sommes tous au même endroit, tous dans le même effort. Magnifique sport individuel mais d’équipe malgré nous. Un bonus de quelques mètres de dénivelé supplémentaires sur une route pavée nous hisserons au sommet de l’Edelweiss ! Quelle vue… une photo, un demi tour , un arrêt restaurant et ça repart ! Ça repart fort ! Non… très lentement en réalité, la digestion nous cloue au sol mais on a bien mangé et ça c’est le plus important ! Après tous ces efforts, on a envie de partager un moment et un bon repas. La descente du col de l’autre côté de la montagne est superbe. Encore de quoi s’émerveiller. Que c’est beau. La journée continue, et un aller retour nous attend pour monter au « mémorial ». Sacré morceau encore, mais là aussi, l’effort en vaut la peine. Le sommet nous offre une vue extraordinaire sur un glacier. Pfiouu on ne sait plus où donner de la tête, le panorama est magnifique. La descente du mémorial est mémorable également, avec une impression de faire une nouvelle route, très aérienne et très agréable. Que de plaisir… Direction l’hôtel, tout le monde est fatigué mais satisfait. Une bière nous réuni tous, et le repas se passe très bien. Un petit coup au comptoir pour finir la journée avec du Wagermaster et un café.. trop bien !
Demain, c’est mon dernier jour sur le vélo, je suis déjà nostalgique mais bon… vivement demain !
J5 ; Moins de kms, moins de dénivelé , mais toujours autant de beauté et d’euphorie sur la bicyclette. Nous passons à côté de rivières, de petits lacs, de montagnes encore et toujours… Le paysage change légèrement, on arrive vers l’Italie ! Le col Passo Stalle termine la grosse difficulté du jour. Mon dieu… Y a-t-il vraiment besoin d’en dire plus ? Vous savez à quel point c’était beau. Allez-y , repensez y ! Les quelques attaques en fin de ce col laissent les jambes dures , mais le sourire aux lèvres permet de voir à quel point on se régale !
Un petit resto sympa en bas de la descente , avec plus ou moins de gourmandise et direction l’hôtel !
Quelques coups de pédales et ça y est. La journée est déjà finie. Une piscine luxueuse nous attend, un peu de repos, et un bon repas à l’hôtel. Il fait encore chaud, et la dame qui nous accueille ne veut pas être vexée , alors, quand avec sa cuillère du rab elle te propose , toi : tu disposes ! Danke ! Encore un Wager et au lit !
Vivement demain ? Non… désolé par pour moi !
C’est avec un grand plaisir que j’écris ces lignes pour vous, que vous lirez entièrement ou pas n’est pas important. C’est juste ma façon pour vous dire merci mille fois. Merci pour les traces fabuleuses, merci pour les rires et les sourires échangés, pour les regards croisés lors des hypoglycémies, pour les dents serrées lorsque les cuisses chauffaient, merci pour cette organisation et merci pour tout.
Restez comme vous êtes !
Bise à tous et à très vite je l’espère.
Valentin , photographe-écrivain d’aventure entre amis.

Merci à @Valentin Coulomb pour le texte et @Mathieu Schryve pour la vidéo : https://youtu.be/8DfEEyKp0vw