Manon Genêt a connu son baptême du feu à Hawaii le 13 octobre dernier, chez les professionnels. La jeune femme a bouclé la course à la 31e position dans cette catégorie. Même si le résultat est assez loin de ses attentes, Manon a pu emmagasiner énormèment d’expérience qui lui sera précieuse pour les éditions à venir. Manon revient sur sensations de la course et de son séjour sur Big Island.
Comment s’est passée cette première fois en tant que pro?
Je connaissais l’Ironman d’Hawaii pour y avoir participé en 2014 en tant que groupe d’âge. C’était toutefois une première en tant qu’athlète professionnelle et je dois dire que j’ai vécu la course assez différemment ! D’une part, parce que les enjeux ne sont pas les mêmes et cela se ressent entre les athlètes. D’autre part, parce que le niveau est extrêmement dense et que l’erreur ou l’approximation se paient chères.
Comment as-tu trouvé le parcours ?
Le parcours est très simple puisqu’il est constitué d’une boucle en natation, d’un aller-retour à vélo et de deux portions distinctes à pied, également organisées sous forme d’aller-retour. Là-bas, il ne s’agit pas de savoir manier son vélo mais bien d’appuyer sur les pédales et de lutter contre les éléments. Je crois que la particularité de ce parcours est justement qu’il soit organisé en aller-retour; cela permet de mesurer les écarts et donc d’être inévitablement et constamment amené à faire face l’adversité. Prendre le bon pack en natation, à vélo, doubler ou se faire doubler à pied. L’une des difficultés principales est à mon sens de savoir gérer sa propre course sans se faire avoir par la dynamique des packs tout en gardant un oeil sur l’évolution du classement autour de soi. Là-bas, les dégâts sont tels sur le marathon que poser le vélo avec 15’ de retard sur la tête de course ne signifie par forcément une course loupée. Au contraire…
Quelle a été ton expérience sur l’île ?
Big Island est une île vraiment magnifique. Je suis arrivée 12 jours avant la course afin de récupérer du décalage horaire et de m’acclimater (il y a 12h de décalage avec la France). C’est à mon sens le timing minimum si on peut se le permettre car l’acclimatation est rude !
Dans mon cas, elle est arrivée au moment où normalement je fais les derniers entraînements clefs. A côté de cela l’ambiance est extra, c’est à la fois une grande fête et une grande bataille ! A l’approche de la course, l’ambiance monte crescendo avec les arrivées de plus en plus nombreuses des AG et les RDV tels que la parade des nations, la course en slip et les rdv training au Pier le matin, sur la Queen K et à Energy Lab. J’ai l’impression que pour quelques jours les locaux prêtent leur ville à l’évènement et se laissent littéralement envahir par ces nombreux triathlètes qui nagent, roulent et courent partout à tout moment de la journée. Attention à ne pas se faire avoir par cette insatiable dynamique d’avant course !
Quelles ont été tes sensations pendant la course ?
J’étais une rookie et je l’ai senti ! Comme dirait mon entraîneur, ici ce n’est pas Disney, ce sont les championnats du Monde ! Il faut avoir de l’aplomb pour se faire sa place. Pour ce qui est de mes efforts, je ne suis pas mécontente de ma natation (58’) qui m’a permis d’accrocher un bon petit groupe à vélo avec des filles qui font Top 10. Je n’ai pas trop mal roulé – même si j’aimerais toujours faire mieux – et pose le vélo 21ee en 4h51. J’ai fait très attention à mon hydratation, à mon alimentation et à me rafraichir tout au long de la course mais cela n’a pas été suffisant pour faire un marathon à la hauteur de ce dont je suis capable. Les forces m’ont lâché au 15ee km et ensuite ce fut un chemin de croix !
Cette année les conditions étaient excellentes. Un océan plutôt calme, un vent faible légèrement poussant sur la fin du vélo. Si la météo fût nuageuse sur les 180km, la chaleur a toutefois été écrasante sur la course à pied !
Es-tu satisfaite de ta performance ?
Disons que c’est plus une expérience qu’une performance. Mais c’est une expérience nécessaire pour apprendre à y devenir compétitive. Je suis déterminée à faire ma place sur cette course et je continuerai à travailler en ce sens. J’ai encore énormément de choses à apprendre et cela me passionne !